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 [RP] Vie de substitution

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Shadiique
Rhum Over Ze Weurd' !
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MessageSujet: [RP] Vie de substitution   [RP] Vie de substitution Icon_minitimeMer 21 Nov 2007, 3:44 pm

Ainsi font, font, font, les naissances indésirables...



Elle est enceinte. Elle ne peux plus se cacher de la vérité, plus cacher ce ventre arrondis, cette si jolie rondeur qui précéde une naissance.

"C'est une fille ! Toute mes félicitations !"

Une fille... Un rictus de douleur et de dégoût déforme les doux trais de cette jeune femme. Trop jeune pour une mère... Elle ferme les yeux, mais aucune image ne lui vient en tête. Elle pense au père... Sans savoir qui est-ce. Fut-ce un des Onze, un simple homme, ou même un honnorable Démon, pour elle, ce n'était qu'une abomination, un monstre, lui volant sa vertue. Un haut-le-coeur l'agite. Elle condamne déjà l'enfant. Elle rouvre les yeux et fixe l'Enirispa babillarde qui lui parle joyeusement de la santé de... sa ... ? Non ! de LA fillette. Elle l'interrompt brusquement :

"Y a-t-il un moyen de la tuer ?"
L'Enirispa se tait, avant de balbutier :

"Je... Euh... Je suis désolée... La grossesse est trop avancée..."
Une lueur de pitié brille dans les prunelles du médecin, elle en est sûre. Elle inspire profondemment, un souffle qui ne fait que raviver la colère qui brûle en elle. Après avoir remercier froidement ce maître des soins, elle s'en va en coups de vent, s'éloignant à grands pas.
Elle s'effondre sur une chaise, le souffle court, épuisée malgré la courte distance qu'elle vient de parcourir... Son regard s'égard sur les formes de son ventre, sur lequel elle y pose une main... Ce bébé... Ce bébé sera son pire cauchemard, elle le sait. Elle est pauvre, et a déjà du mal à se nourrir et se loger correctement. Pauvre, oui, mais sous la couche de crasse qui la recouvre, elle est jolie. Très jolie... Et le malheur voulu qu'on s'en apperçoive, attirant convoitise et jalousie. Un coup lui parvient, manifestation de la petite, et elle plante son ongle dans sa peau, la marbrant de rouge.

"C'est pour bientôt", avait dit l'Enirispa. Des larmes jaillirent de ses yeux et roule, creusant des sillons blanc, sur ses joues sales. Elle abandonnera l'enfant. Elle n'en veux pas. Et puis ce n'est pas le sien... C'est celui de... de la chose ignoble !

Quelques semaines plus tard, elle tient à bout de bras une bébé. La répulsion ne l'a pas quitté ne serait-ce qu'une seconde. Pire, elle a redoublée à la vue de 'sa' fille, sa folie lui montrant le visage monstrueux qu'elle avait tant imaginée, au lieu de la bouille souriante et rose. Elle marchait dans la rue, contemplant sa descendance. Puis elle n'y tient plus. Dans un hurlement de terreur, de rage, d'horreur, elle lache la fillette dans la boue et s'enfuit en courant.


Le couteau glisse sur la pierre. Un braillement se fait entendre, cri que tout parents devraient reconnaître. Celui d'un petit affamé, seul, abandonné... et trop jeune pour l'être. La ruelle est sombre, personne n'y passe : Il est tard, et la nuit, la ville regorge de bandits, voleurs, devenant un véritable coupe-gorge, où seul les idiots s'aventurent.
Bruits feutrés, râles étouffés, pièce qui tinte discrétement, changeant de propriètaire, ricanement gras et salace... Et ce couteau, toujours, que l'on aiguise contre le granit. Un autre cri déchire l'obscurité. C'est le nourrisson qui ne se fait pas oublier. Pourtant, personne ne s'approche de l'endroit où sa mère l'a laissé.
Cette mère - car même si elle le nie, elle n'en demeure pas moins comme telle -, dans son taudis, écoute ces hurlements qui l'accuse, les yeux écarquillées, rongée par le remord, dévorée par la honte. Brusquement, elle se lève, n'y tenant plus, et se précipite dehors. Pendant neuf mois, elle avait porté cette vie, et l'avait aimé en la haïssant. Elle ne peux pas... C'est sa chair, son sang, ses os, même si mélangé à ceux d'un homme qu'elle ne désirait pas. Elle se précipita vers sa fille, et la serra contre elle, mélant ses pleurs à ceux de l'enfant.
Le doux bruit du couteau qu'on affute est près, trop près.
Soudain, elle hoquète, et une bulle de sang naît au coin de sa bouche, avant de s'effondrer, une dague fiché dans la poitrine. Une ombre repousse doucement le corps, avant de saisir la nouvelle-née. Cette dernière s'est tue, s'appliquant à lécher le sang méler à de la boue qui macule ses cheveux, ses joues, puis ses mains.
La silhouette longue et musclée est celle d'un Ecaflip... Le nourrisson s'accroche à ses poils et le fixe gravement de son regard vert. Un sourire à la fois tendre et cruel étire ses babines.
"Ma fille..."
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Shadiique
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MessageSujet: Re: [RP] Vie de substitution   [RP] Vie de substitution Icon_minitimeMer 21 Nov 2007, 3:45 pm

Ainsi font, font, font, trois p'tits tours et puis s'en vont...


Elle a grandit. Elle n'a plus les yeux verts de son enfance. Ils étaient devenus gris, un beau gris métallique avec lequel elle charmait ses interlocuteurs. Enirispa. Des petites ailes rougeâtre, des jolies formes, une ironie cinglante. Elle n'est pas devenue une de ces combattantes hors-pairs qui naissent tout les jours, dagues en mains, massacrant leurs parents, leurs familles, leurs proches. La ville était remplie d'orphelins débrouillards qui avait sû tuer avant même de ramper ou de gazouiller. Elle, elle avait un père, qui s'efforçait de faire d'elle une guerrière, en vain. D'accord, ce père n'était pas son géniteur, mais il l'avait élevé.
Elle s'humecte les lèvres, se rappellant encore et encore le goût du sang boueux qu'elle avait goûté petite... Elle avait 15 ans - l'âge de se marier, selon les Bourges qui regardait d'un oeil critique cette jeune fille de mauvaise vie - et ce souvenir persistait. Son "Papa" n'a pas essayé de lui cacher qu'il avait assassiné sa mère, ce qui l'a laissé parfaitement indifférente.
Sauver sa peau.
C'est le mot d'ordre qui régnait en Amakna.
Semie orpheline, gamine des rues, elle l'avait vite appris. Elle restait des jours, des nuits entières à se balader sur les pavés humides et crasseux, escalader les murs et les toits, voler, arnaquer, troquer. Mentir... Elle mentait comme elle respirait, s'apportant la sympathie railleuse de ses semblables et la méfiance paranoïaque des honnêtes gens.

Pensive, marchant d'un pas rapide - juste assez pour échapper à l'énorme vendeur marchand qui la poursuivait avec des insultes qui ne figurait même pas encore dans son vocabulaire -, elle s'engagea dans une rue.
Elle eu tord.



Une voix, à l'interieur d'elle, lui hurle de bouger. Elle a mal, mal partout... Ces muscles, ses os, et dans ses veines, ce venin qui court et la brûle...
Peur ou excitation ? C'est pareil. Elle se léve, et tourne en rond, s'efforçant de dissiper la violence qui coule en elle, violence qui l'opresse et la détruit...
Les paupières semies-closes, elle revoit la scéne... Un frisson parcourt son échine. Plaisir ou repulsion ? Les deux se mélent, s'enlacent, inséparables. Comme le sang et la mort qui ont coulés...
A nouveau, le goût metalique revient sur sa bouche pourpre.
Elle s'est tuée elle-même... Oui, ce soir, elle n'est plus l'enfant gouailleuse qu'elle était ce matin. Elle est tombée dans un triste abîme, dont elle a hélas conscience...
"Folie". Voilà comment s'appelle ce gouffre dans lequel elle vient de sombrer. Et "Torture", c'est le nom de cette soif meurtrière qui s'est emparé d'elle.

Elle s'effondre par terre, à genoux. Ses jambes ne la portent plus. C'est le vide, dans sa tête, le néant, à part cette lame qui entaille cette chair, et le visage souffrant de la victime...
Soudainement, elle se met à hurler. Son corps tout entier se déchire de trop d'énergie : C'est son poison. Quant à elle... Elle... Elle est brisée. Sans s'en rendre compte, elle hurle et elle s'est remise debout, pour courir, courir vers la même démence qui a rongée sa mère. Mais elle, elle n'y succombera pas.
Elle ne deviendra que déraison raisonnable.
Elle contemple sa main, dont les lignes sont soulignés de sang séché.
Un sourire à la fois tendre et cruel étire ses lèvres.
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MessageSujet: Re: [RP] Vie de substitution   [RP] Vie de substitution Icon_minitimeMer 21 Nov 2007, 3:45 pm

Les petits marionnettes...


Les Cités ont ressucités...
Ô lieu de dépravation et de conflit, beauté volcanique, brûlante pierre, marbres aux veinures sanglantes, cadavre trainant à chaque coin de rues, le sol pouvant s'ouvrir à tout moment sous les pieds de gens imprudents... Lieu de violence, capitale des assassins, des tueurs désoeuvrés. Gardes saouls et incompétents... Ennemie de Bonta, ville chaotique, là où murissent les plus beaux raisins, dont les vignes sont abreuvées de sang.
Brâkmar.




Sa joue contre sa joue, son souffle qui dérange quelques méches de cheveux roux cuivre. Il murmure au creux de son oreille.
L'ombre d'un sourire passe sur son visage. Elle a gagné.


Amakna.
L'obscurité est moite, épaisse.
Lourde. Trop lourde. Elle pése sur les épaules de cette petite fille qui s'avance, hésitante, sur les lames du parquet de chêne. Elle a peur. Des monstres, autour d'elle, qui la frole, se moque d'elle. Un autre l'a suit, glissant à la surface du sol sans aucun bruit. Elle le sait. Qui d'autre, sinon ? D'une voix timide, elle appelle son père.
La maison est grande, si grande ! Pourtant, lorsque le soleil était levé, elle étouffait entre ses quatres murs trop étroits. Depuis combien de temps marche-t-elle ? Elle n'a pas de telles notions... Et pourtant, elle se pose la question.
"Papa... !"
Elle était effrayée. Maintenant, elle est terrorisée.
Elle butte sur tout les objets, elle se cogne. Il lui a semblé entendre la respiration du monstre derrière elle.
"Papa !"
Enfin, à taton, elle parvient à la porte de la chambre de son père. Son père qui ne répond pas.
"Papa !"
Elle ouvre la porte en criant. Le monstre est tout près, elle a tellement peur... Lui, son père, il pourra la protéger. Il est fort, plus fort que ce monstre. Il lui fera peur.
Pourquoi ne répond-t-il pas ?
Il est là, sur le lit. Il dort paisiblement.
"Papa !!"
La petite fille hurle, maintenant. Elle a sentit le souffle du monstre sur sa nuque.
Il ne bouge pas.
Elle appelle encore, le secoue, sanglote en s'agrippant au vétement de son père.
Il ne se léve pas.
Les dras, à l'origine blanc, sont étrangement rouges et poisseux.?Elle a compris, malgré son jeune âge.
Son coeur cogne fort, dans sa poitrine.
Plus dans celle de son père.

L'Enirispa, invisible, contemple son oeuvre. La vie maintenant misérable de cette enfant... Mais elle n'avait pas le choix...
Puisse cette fillette se tenir loin, très loin de Brâkmar... Oui... Puisse-t-elle vivre paisiblement malgré celà.
Cris et larmes l'épuisent. Elle ne veux plus observer l'existence désormais détruite de ces personnes que trop innocentes, plongée dans la guerre sans l'avoir demandé, sans avoir esquisser le moindre geste qui pourrait les y méler...
C'était des parents qu'ils n'avaient pas choisit qui les avait conduit là.

Mais elle oubliera. Elle le sait. Elle oublie un peu plus chaque jour, pour ne pas laisser de place au remord... Pourtant, des morceaux de souvenirs restent là, même si confu. Avantage et désavantage...
Comme sa soeur, elle en prend soin, les imprime dans l'inaltérable...





Brâkmar. Elle ouvre la porte de la taverne. Aussitôt, des relents d'alcool, de parfums bon marché, d'encens et de crasse attaquent ses narines. Ici et là, des prostituées trop maquillées assises sur les genoux des hommes, des Brâkmariens qui se saoulent à la vodcrâ, ou autres alcools, de même que d'autres femmes, sombres ou gouailleuses, achévent leurs chopines.
Débauche. C'était un mot qui convenait parfaitement à ce lieu. Un ramassis incroyable de brigands, de démons, de filles de mauvaise vie, de reniés, de tueurs : les acteurs et le public lubrique, crasseux, grossier et obscur d'un spectacle sanglant.
Sauf un petit groupe de personne. Ils sont trois à ne pas participer à la joyeuse fête perpetuelle des ivrognes.
L'un est taillé comme une armoire à glace, et on sent bien qu'il n'a qu'une envie : Se méler aux buveurs qu'il contemple d'un air un peu bovin. Disciple de Iop. A côté de lui, c'est un fier Sram nerveux. On aurait dit une masse compacte d'obscurité, vétue d'un linceul. Et en face de lui, un oeil aussi rougoyant que les ailes, emmergeant de ses poils emmélés, se dessine la silhouette flou d'un Sadida, dont la puissance se sent à plus de dix pas.

L'Enirispa reste dans l'encadrement de la porte, empéchant celle-ci de se refermer, amenant l'air glaciale de la nuit avec elle. Quelques voix avinées protestent, vite étouffées par les rires que déclenche si bien la bière. Elle balaye du regard la salle, avant de s'arrêter sur le Sram, le Iop, et le Sadida, sûrement, avec elle, les seuls gens sobres ici. Elle dévisage le Sram, met une seconde à comprendre. Une lueur de panique s'allume dans ses pupilles, et, immédiatement, elle bat en retraite. Il sait. Elle fuit.
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MessageSujet: Re: [RP] Vie de substitution   [RP] Vie de substitution Icon_minitimeMer 21 Nov 2007, 3:46 pm

Elle porte un corps d'enfant, dans un dernier hommage à la vie ôtée trop tôt. Où va-t-elle ? Mais quelle importance ?
Il ne souffre plus.
Elle, elle vit encore, hors du temps, des questions, là où même les rêves ne l'atteignent pas.
Le cadavre est lourd et froid dans ses bras.
Elle est fatiguée...


Elle agite ses doigts gourds, soufflant un petit nuage de vapeur.
Le soleil de minuit éclaire un bref instant son visage pâle. Elle respire goûlument l'air glacial de la nuit éternelle de Brâkmar, les traits tirés, les yeux écarquillés. Le sang ruissèle, éclabousse ses mains, ses vêtements en de petites taches rouges.
Sang... Ce mot suinte des les murs de toutes les maisons, ici, dans la Noire Cité. Tel un serpent, il se faufile entre les dalles, il étreint des destinées, il accuse l'assassin et charme les amants de son grenat passionné. A ce mot est marié la Mort.
Combien d'enfants avaient tués leurs parents ? Enormement. aujourd'hui, les enfances heureuses ne se comptaient plus que sur les doigts de la main. Tragique ? Peut-être. Même les plus inoffensifs sont des meurtriers au fond d'eux. Elle aussi, sa vie avait été régie par ce si beau mais si traître mot. Mais elle, à l'encontre de tous les tueurs qui naissaient dagues en mains, à l'encontre de tout les assoiffés de vengeance, de ces démons, ces rejetons rejetés, elle n'était pas une guerrière.
Et elle n'avait aucune excuse. Elle s'était volontairement engagée sur la route où les seules pierres sur lesquelles on pouvait trébucher étaient des cadavres. Malgré la mort de sa mère, son pater adoptif ne l'avait jamais maltraitée.
Elle était folle. Folle à lier, folle à tuer. Car qui d'autres que des fous auraient voulu vivre l'enfer qu'elle s'était créé ?

Petit Poucet aux cailloux sanglants, elle s'éloigna, hésitante dans son obscure lucidité. Sa déraison, Ogre la faisant vaciller...
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